YES
Drama (1980) J'ai découvert YES avec "Drama" sans savoir qui était ce groupe. J'avais juste enregistré sur cassette les morceaux qui me plaisaient en empruntant le vinyle à mon frère. Et c'est après la vague "90125", album que j'adore, que je me suis mis peu à peu à la découverte de leurs premiers albums. Et sans ce "Drama" qui est une parfaite transition entre leur ancien son "pompeux" et leur renouveau rock FM, je crois que j'aurais eu du mal. Et c'est ainsi que je suis devenu fan du groupe, par ces 2 albums que les fans historiques du groupe renient bien trop souvent. Après la très grosse déception de "Tormato" (1978) confirmant la fin de l'âge d'or du rock progressif, YES est à deux doigts de disparaître avec le départ de son chanteur Jon Anderson, suivi du claviériste à milles doigts: Rick Wakeman. Mais les trois membres restants ont eu une sacré audace : embaucher 2 jeunes musiciens talentueux n'ayant rien à voir avec le rock progressif, mais férus de technologie: il s'agit des sorciers issue du groupe les "Buggles", Trevor Horn et Geoff Downes, les fameux créateurs du tube "Video killed the radio star" qui troquent leur pop disco new-wave contre de la respectabilité en faisant du rock progressif. Après la grandiloquence progressive et ses aspects pompeux, YES plonge dans un nouveau son plus percutant et finalement plus à l'image de l'époque: disco, pop, punk et new-wave. YES dépoussière sa musique en restant focalisé sur le rythme et la mélodie. Avec son timbre de voix assez proche de Jon Anderson, Trevor Horn réussi presque à faire oublier l'archange à la voix de fée; il manque cette grâce, mais son timbre va parfaitement avec ce rock plus brut de fonderie. Et Geoff Downes aux claviers rappellent qu'il est inutile de jouer milles notes et d'épater la galerie: il suffit d'être efficace en plaçant des notes que les gens retiendront, et laisser les autres musiciens reprendre les thèmes qu'ils distilent ici et là . La base rythmique du YES historique, avec Chris Squire et Alan White, se délectent avec cette efficacité retrouvée: enfin un rock travaillé qui semble spontané et permet de faire des joutes diaboliques entre basse et claviers, arbitré par des roulements de batterie du meilleur effet. Et malgré la qualité intrinsèque de cet album, "Drama" ne fut pas la réussite commerciale attendue, c'est du néo-prog avant l'heure, et un YES sans Jon Anderson n'est pas vraiment YES (comme un Sting sans Police, un Rolling Stones sans Mick Jagger…). Et cet album fût d'autant plus vite oublié que le chanteur à la voix d'ange, artiste capricieux et rancunier, refusa toujours de jouer un seul morceau de cet album. C'est ainsi que "Drama" est devenu l'album mal aimé du groupe, et des fans historiques. Quel dommage! Informations sur l'album:
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