WILDERUN
Epigone (2022) Wilderun était attendu au tournant avec ce nouvel album, d'autant plus qu'entre-temps, ils se sont décidés à signer avec une maison de disque (Century Media Records en l'occurrence, label métal affilié à Sony). Et avec ce titre énigmatique, on pourrait se demander s'ils ont su bien gérer cette courbe difficile de leur carrière, ou bien rester dans leur style en nous offrant une resucée de leur splendide précédent album, Veil of Imagination (2019).
En effet, pour ceux qui méconnaissent leurs lettres classiques, un épigone est un héritier, un successeur d'un artiste (un écrivain), qui reprend le style de son maître mais sans aucune originalité. Les membres de Wilderun voudraient-ils nous dire qu'ils nous offrent là une pale copie de leur précédent album, et qu'ils admettent que leur indépendance (ils ont auto-produit leur 3 premiers disques) leur manque déjà? Non, je n'en suis pas si sûr. Wilderun développe dans ce nouvel album un style plus atmosphérique, avec une forte connotation folk, comme l'en témoigne la première ballade et le monstrueux et somptueux "Woolgatherer". L'entame est longue, une première petite ascension du rythme dévoile la puissance de leur harmonie, mais retombe dans l'ambiance folk. Il faut attendre un peu pour retrouver le grand Wilderun que l'on connait: ce métal symphonique, avec cette grandiloquence des grands mouvements épiques, entrecoupés de quelques bourrasques de Death-Métal où tous les instruments sont à fond à un rythme effréné et dissonant. Le morceau suivant est quant à lui le plus proche du précédent album: "Passenger" pourrait très bien y figurer. C'est presque le meilleur morceau, même s'il manque ici où là, ce riff ou cette rythmique qui m'a fait tant adoré leur précédent disque. "Identifier" est comme son nom l'indique, le morceau le plus représentatif de l'album: folk, atmosphérique et grandiloquent. On note également la mise en avant des solos de guitares, merveilleusement bien interprétés, et qui apportent une ambiance planante et atmosphérique. A chaque écoute des albums de Wilderun, j'ai un peu l'impression d'être Peter Jackson survolant sa Nouvelle-Zélande à la recherche de paysage somptueux pour nous compter les histoires de Tolkien. La musique de Wilderun est ce qu'était au cinéma le cinémascope: une vue large et grandiose pour mettre en lumière la splendeur des territoires vierges et infinis. On survole les vertes contrées du folk, les collines rougissantes de plaisir et l'ascension monumentale de montagnes bien rocheuses. C'est une musique ou il faut garder les yeux grand fermés et s'engouffrer dans leurs orchestrations de premier ordre. Informations sur l'album:
|
Revue de mes albums chroniqués ces dernières années:
{ | 2005|2006|2007|2008|2009|2010|2011|2012|2013|2014|2015|2016|2017|2018|2019|2020|2021|2022|2023| }Découvrez également:
- Ma cédéthèque idéale: découvrez mes meilleurs albums
- Ce que j'ai écouté ces dernières années, mois par mois, émoi après émoi (et ce depuis 2005)
- Et d'autres albums paru avant 2005 qui valent le détour...
- Quelques 200 sonneries gratuites pour vos smartphones...
- Et les courtes alertes sonores pour vos smartphones
- The Millenium ProjecKt: Plus de 500 morceaux de référence, la compile des compiles
- L'infreduptible: Des compiles annuelles bien plus personnelles
- Les concerts que j'ai vu...
- Franchissez le mur du son: un mur de son fait d'images... (Enfin, si votre connexion vous le permet)