JAD WIO
Parmi les quelques artistes français que j'affectionne, il y a JAD WIO. Je les ai découvert en boite de nuit durant l'été 89 avec leur single "3615 Mad Sex" et cela a été le coup de foudre, ou plutôt le coup de fouet, pour faire honneur à ce morceau. Depuis, je suis fan et je les ai vu plus d'une douzaine de fois en concert. Leurs prestations de cette époque resteront gravés dans ma mémoire à tout jamais. Ils font partie des meilleurs prestations scéniques auxquelles j'ai pu assister, que la salle soit comble ou à peine remplie. Après un premier album assez underground, avec un son rock post-punk assez "Batcave", que l'on peut situer à mi-chemin entre le son de Placebo et celui des "Sisters of Mercy", Denis Bortek et son acolyte Christophe Kbye se sont surtout fait connaître à la sueur de leur front, par leur énergie déployée en concert. Leurs prestations étaient de véritables happenning avec une horde de fans batcave (appelé les "Batavias") qui les suivaient partout. Et peu à peu, le groupe s'est mis à mettre en scène de façon assez théâtrale (en mode cabaret) les paroles de leur chansons, chansons très portées sur le sexe, et sur un sexe bien dur, qui fait mal. Et c'est dans cette veine que ce deuxième album est trempée: érotisme, sexe, cuir et sadomasochisme. Avec des paroles assez crues enveloppées dans un humour corrosif, le duo nous conte avec délice leurs expériences en ce domaine et celles de leurs héroïnes: la glamoureuse Priscilla, l'impulsive Léona et bien entendu leur fameuse zoophile Ophélie. Avec ce phrasé si particulier, très précis et décadent, Denis Bortek émoustille nos oreilles et nous fait chaud au cœur (et pas que…); ses textes rivalisent avec ceux de Gainsbarre, avec cette même intelligence subversive, comme le démontre parfaitement les obsessionnels morceaux "L'amour à la hâte" et "Brilnombrilnom". Musicalement, l'album est très varié et démontre que le groupe va bien au-delà d'une simple provocation gratuite et d'une mise en mélodie facile de leurs textes sulfureux. Il y a certes cette forte influence de Serge Gainsbourg (ère Gainsbarre), où la musique accompagne parfaitement le texte et la diction délicate du chanteur. Il y a ce rock plus instinctif, rappelant les Rita Mitsouko et surtout ce son glam-rock à la Ziggy Stardust, qui va si bien avec l'ambiance moite des propos du chanteur. Le morceau phare pour moi reste le morceau "36-15 Madsex", qui résume parfaitement le style du groupe: rock, boite à rythme, texte qui fait lever l'oreille (et pas que...). J e ne comprends pas pourquoi un tel tube n'a pas le succès escompté. Ah si, c'est vrai, dans la France pudibonde un album si vert avec autant de verve, de verbe et de verges, ce n'est pas pour la ménagère de moins de 50 ans, tant bien même la délicatesse soyeuse de ses dessous. pour moi, "Contact" est l'un des disques incontournables du rock français, bien plus que leur troisième album "Fleur de Métal", qui fût assez bien reçu par la presse, mais pas assez mis en avant. Jad Wio méritait bien mieux! Et comme le dit la chanson "pour moi comprendre est difficile!".
Informations sur l'album:
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Contact (1989) 
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