Quatrième album d'HAKEN et quatrième réussite. Avec cette fois-ci une référence prononcée au Rock Progressif des années 80 revisité (défoncé) par les sonorités du prog-métal moderne.
Une ubiquité anachronique qui fait d'abord sourire et qui vous fera ensuite baver d'admiration. Haken se joue d'ailleurs des sonorités kitchs des années 80 ("1985") en les transformants peu à peu en sonorités modernes et au goût du jour. Ces musiciens talentueux nous offre ainsi une revue parfaite du rock progressif de ces 30 dernières années. Le titre phare "The Architect" en est le plus bel exemple. En plus de quinze minutes, vous passez du prog planant et abstrait de Pink Floyd, pour ensuite passer peu à peu sur les notes techniques du King Crimson (années 80), jusqu'à s'accélérer vers un son à la Dream Theater des années 90, pour ensuite fusionner très haut dans le jazz-métal de Planet X, sans oublier le prog-black métal de Leprous (avec d'ailleurs Einar Solberg au chant). Ce morceau est tout simplement un pur chef d'oeuvre! Qu'on se le dise!
Au final, un très bon album avec les quelques faiblesses liées à l'exercice du style de reprendre le son du néo-prog, un style musical qui est à mon goût un tantinet suranné.
Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant… - Jack Kerouac