Kenta SHIMAKAWA, le nouveau prodige de jazz-métal

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Avec plus de 31000 artistes écoutés ces dix dernières années, comme l'atteste mon compte LastFm, je reste toujours à la quête d'une perle rare qui satisfasse mes oreilles de plus en plus exigeantes. Il m'arrive toujours d'avoir des coups de foudre, même si ceux-ci s'espacent de plus en plus. Cette année, je jette mon dévolu sur Kenta SHIMAKAWA, jeune japonais accroc au jazz-rock, qui est parti aux USA faire ses études musicales.
Et en à peine 3 ans, on a l'impression qu'il a déjà tout compris à la musique.

Du Jazz au Djazz

Kenta SHIMAKAWA est donc un tout jeune guitariste de jazz-rock et c'est un millenium (né après l'an 2000) et avec les canadiens de "Cleopatrick", ce sont bien les 2 artistes du moment qui m'épatent le plus!
Etudiant à la School of Jazz and Contemporary Music de New-York ces 3 dernières années, le jeune adolescent y a trouvé un vivier de musiciens hors-pair et ainsi a pu explorer toutes les musiques qu'il aime, à savoir le jazz et le métal.
La force de cette école est de réunir de jeunes talents du monde entier, et c'est ainsi que le jeune Kenta y a fait la connaissance du jeune saxophoniste français Baptiste Horcholle, issu du conservatoire de Nice, ainsi que deux jeunes israéliens, Guy Moskovich au piano et Yoni Livnat à la basse, avec lesquels il a longuement collaboré durant toutes ses études, pour délivrer plusieurs projets passionnants.

L'expérience Tindergodz

Au cours de leurs études, Kenta et ses potes ont réalisé leurs premières maquettes, afin de se faire produire dans des clubs. Et ce mini-album est déjà foutrement endiablé: c'est un jazz-rock bien péchu et complexe qui se veut extravagant, à placer entre Steve Coleman, Van Der Graaf Generator, Tigran Hamasyan et Meshuggah (et oui, rien que ça!)
C'est un son riche, étrangement saturé, certainement un peu trop m'as-tu-vu mais sacrément prometteur: ce n'est qu'un mini album pour démontrer leur savoir-faire et décrocher quelques clubs et salles pour ce faire connaître dans les coins branchés de New-York.
Et cet album fera autant plaisir aux jazzistes qu'aux fans de métal qui aiment quand ça dérive vers d'autres univers musicaux.

En écoute: TinderGodz - emergence EP (2017)

L'envol solo

Après l'expérience Tindergodz, le jeune japonais a finalisé l'écriture de son premier chef d'oeuvre, le morceau "Glimpse" (avec le morceau "Sunshine" en introduction), soit une bravoure de près de 10 minutes, qui rafla un trophée au "Downbeat student music awards" du magazine de Jazz américain. Ce sacre lui a permis d'enregistrer son tout premier vrai album, en n'oubliant pas d'y inclure ses anciens camarades de promotion, à savoir Baptiste Horcholle (sax), Guy Moskovich (piano), Yoni Livnat (basse) et Kana Miyamoto (batterie), Sandy Winarta et Arta Jekabsone aux chants; avant de retourner à son pays natal pour de nouvelles aventures...
Comme je le décris dans ma chronique de l'album, ce premier aperçu de son talent :-) est à placer parmi les plus grands, quelque part entre Mahavishnu Orchestra, Magma, Michel Legrand, Periphery et que sais-je encore.

Et je vous l'avoue: je suis bluffé, totalement bluffé. Kenta maîtrise son art et dose parfaitement ses illustres influences. C'est parfaitement distillé: tout y est cousu de fil d'or. Il manque ici et là quelques finitions mais vraiment, vraiment, c'est un plaisir d'écouter cet album et de se laisser bercer vers ces différents styles. Le mélomane que je suis est aux anges. Je ne m'en lasse pas!
Ayant acheté le CD, je découvre que Kenta a également produit et mixé l'album comme un grand. Il est également à l'origine de la maquette de la pochette, qui a été dessiné par Tey Bartolome: une jaquette aussi belle que cela, cela faisait bien longtemps que je n'en avais pas vu. Ca me rappelle un peu Roger Dean pour les pochettes des premiers YES.
Encore bravo à Kenta et longue vie à ce jeune artiste, qui va avoir le plus dur à faire à l'avenir: concrétiser cet immense talent!

En écoute: Kenta SHIMAKAWA - Glimpse (2018)

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