Revival Galaad

Ayant refait la liste de mes meilleurs albums disponibles sur mon site, j'en ai profité pour refaire ma critique de l'album "Vae Victis" de GALAAD, mon meilleur album de rock progressif francophone, et tout simplement le groupe éphèmère qui aurait mérité d'être parmi les plus grands, tant ces petits suisses étaient prometteurs.

Je n'ai vu que 3 fois Galaad en concert et c'était (déjà) dans les années 90! Et malgré tout ce temps passé, j'en garde un vif souvenir. Voici donc un revival sur la vie trop courte de GALAAD.

GALAAD est un groupe suisse francophone des années 90, qui n'a fait que 2 albums. Le jeune groupe n'a malheureusement pas survécu suite à l'incendie de leur studio d'enregistrement ayant détruit leurs instruments, et leurs rêves et envies, parties en fumée. Pourtant, ils avaient un réel talent, tant en studio que sur scène.

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1er février

Après leur premier album "Premier février", Galaad s'est fait remarqué par les fans du rock progressif. Ce premier février est une sacré gageure pour un premier album: d'une part un album concept ambitieux auto-produit contant l'histoire d'une révolution avortée par un SDF schizophrène. D'autre part, le parti pris du groupe est d'avoir délivrer un son très vintage et théâtral sur des textes d'une richesse rugueuse et atypique. Et enfin, atout majeur du groupe, être guidé par la forte personnalité de Pierre-Yves Theurillat avec sa voix accrocheuse et démoniaque (PyT), accentué par son fort accent issu des profondeurs du Jura Suisse (accent pouvant heurter les oreilles les plus prudes cependant).
La richesse évocatrice de leur musique et de leurs textes ont su faire vite oublier les imperfections de ce premier album. Et froutrediante! C'est de loin le meilleur album écrit que j'ai lu: c'est presque écrit en vieux françois avec une imagerie démoniaque avec un chant possédé d'une rare intensité, qui fait que dès qu'on s'arrache de cette rugosité, on est transcendé!
Et que dire de leur prestation scénique. Je n'ai jamais vu un regard aussi fou et captivant que celui de Pierre-Yves Theurillat. Je me souviens très bien de cette première fois au Théatre Trévise (à une Convention Marillion) ou j'ai été estomaqué par l'intensité de sa voix, de son regard, et de cette captation (kidnapping!) de l'attention de toute la foule présente.
Ah quel dommage que Galaad n'ait pas survécu à leurs difficultés financières et les tensions (et aspirations) qui tenaillaient le groupe!!!

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Vae Victis

Il suffit d'écouter à nouveau leur deuxième album "Va Victis!" pour être convaincu que Galaad avait tout être le prochain Marillion, le nouvel Ange et l'un groupe majeur du rock francophone .
En moins de 4 ans, Galaad a effectué un saut quantique du Rock-Prog en hommage à Papa vers un rock-prog-fusion moderne, décomplexé et superbement produit. C'est un de mes meilleurs album de rock progessif, et sans contexte, le meilleur album francophone dans ce domaine.
Album varié, nous baladant aux rythmes faussement languissants de "l'épistolier" à un rock péchu à la Faith No More avec ce tonitruant "La loi de Brenn" et toujours cette voix incandescente, possédé, irradiant les oreilles de l'auditeur, et de ces textes anachroniques que Pierre-Yves Theurillat nous distille.
Cet album est réellement un disque majeur du rock progressif, et tel un bon alcool, il vieillit avec le temps et traverse sans complexe l'outrage des années. "Vae Victis" est un album majeur du rock progressif, qu'on se le dise...

Et que dire de leur prestation scénique. J'ai ainsi eu la chance de les voir 3 fois sur scène (au théâtre de Trévise en 1994, et 2 fois à des concerts organisés par les étudiants des Arts & Métiers). J'ai même écrit un article dans le quotidien aubois "L'Est Eclair" dans la rubrique mensuelle estudiantine que j'avais initié, suite à leur passage à Charleville Mézières. J'ai longtemps guetté leur retour, espérant que le phénix renaisse de ses cendres (après l'incendie ayant réduit à néant le groupe). Ce n'est qu'en 2013 que Pierre-Yves Theurillat (après être devenu prof) s'est remis à la composition, avec son groupe l'Escouade, puis en solo avec l'aide de son ancien ménestrel chevaleresque (Sébastien Froidevaux).
Après tant de temps, la frénésie s'est assagie, mais la plume reste vive et alerte. Début 2016, ils annoncaient pouvoir reformer Galaad malgré la difficulté de rallumer la flamme de l'énergie insouciante nécessaire à se (re-)mettre en danger...
Pierre-Yves Theurillat continue donc en solo, avec un folk-rock plus assagi mais une plume toujours aussi belle. A vous de guêter sur le nouveau site de Galaad s'ils reviennent bien dans votre contrée!

Quelques liens

Voici 2 témoignages live  (désolé pour la qualité mais c'était cela les caméras de l'époque)

Sablière (1994)

 

Seul (1996)

 

Commentaires

1. Le vendredi 1 septembre 2017, 17:11 par Theutheu

Merci pour cette belle chronique faisant revivre quelques fantômes de souvenirs!

Je voulais vous informer que Galaad revit. Voilà

www.galaad-music.ch

et sur Facebook également

Cordialement

Pyt

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