J'irai dormir à Hollywood d'Antoine De Maximy

Antoine de maximy passe du petit écran au grand écran et crée le buzz en faisant le premier film de cinéma réalisé, filmé et interprété par une seule et unique personne!
Synopsis: Il s'appelle Antoine de Maximy et a décidé de conquérir les Etats-Unis: ses routes à pertes de vue, ses paysages grandioses, ses mythes en cinémascope, ses villes immenses, ses communautés, ses stars hollywoodiennes, ses anonymes...
D'Est en Ouest, notre voyageur filmeur prend la route. A pied, en stop, en taxi, en bus, à vélo et même... en corbillard ! New York, Miami, Nouvelle-Orléans, Las Vegas... En ligne de mire : Hollywood, où il espère se faire inviter chez une star pour la nuit!
Au hasard du chemin, il va croiser des hommes et des femmes, chacun révèlera sans fausse pudeur, une part de lui-même. Tous ces portraits dessinent un visage aussi touchant que surprenant des Etats-Unis.
Ma note:
Ma critique:
Je dois vous l'avouer: je n'aime pas les documentaires au cinéma... je n'en vois aucune utilité, à part faire plaisir aux snobs, aux intellos et autres bobos. Pourtant, j'étais bien là mardi soir, pour la projection en avant-première de le version Grand Ecran des reportages d'Antoine De Maximy, comme quoi, y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis! ;-)
Pour ma défense, je vous avoue que je suis un inconditionnel des reportages d'Antoine de Maximy: j'ai dû tous les voir et je prends un immense plaisir à les voir de nouveau. Son concept est passionnant et réellement captivant. Sa démarche de s'auto-filmer humanise ses propos: on perçoit d'emblée ce que ressent le reporter dans les quelques situations peu confortables (ou amusantes) où il se met. Regarder les périples d'Antoine via sa petite lucarne, c'est réellement partir en voyage (par procuration) à la découverte de vrais gens à l'autre bout du monde.
Antoine de MaximyJ'étais donc impatient de voir son film, et ce sur grand écran. Aux premières images, j'étais toutefois un peu interloqué. En effet, quand la caméra vacille, ce n'est plus l'image de votre télé qui bouge, mais bel et bien un écran de 10m de large! C'est donc un peu déstabilisant mais très vite, on s'habitue. L'autre aspect qui déroute, c'est que le film entame par une série de prises de vue des pérégrinations de notre Tintin reporter. Faut attendre 2 ou 3 bonnes minutes pour qu'il commence à discutailler avec l'autochtone, alors que la série laissait peu de place à ce genre d'images contemplatives...
Mais bon, ces travellings restent intéressant car Antoine sait filmer la diversité des paysages, et de plus, c'est un aspect important de son périple: 15 heures de bus, de train ou de voiture pour se déplacer d'un point A à un point B, c'est forcément un peu chiant (et il nous le rappelle). Et heureusement que le train permet de rencontrer des gens aux histoires pas banal, comme cet ex-marine qui s'en va en prison (pour un motif qui mériterait validation, malgré la sincérité qui se dégage du bonhomme).
Le premier tiers du film est donc intéressant, mais un peu en deçà par rapport à la série: c'est plus calme et plus posé, en cohérence avec ses longues heures de voyage. De plus, pour le format cinéma, il était difficile d'imaginer un split-screen sur grand écran, ou des coupures "zapping" tel qu'il nous le propose dans ses reportages TV. Là, le spectateur est conquis, il est disponible, bien assis devant le grand écran. Et e n'est qu'une fois qu'on s'approprie le rythme du voyage d'Antoine que le GRAND VOYAGE peut commencer.
Même si l'épisode Mormon vaut le détour, c'est la découverte de New Orleans qui est un vrai régal. La tension monte quand il pénètre dans les bas quartiers de la ville. Tension qui semble redescendre un peu mais pour remonter de plus belle avec ce géant black lui proposant de lui montrer un peu d'amour 'Show me love'!!! Ouf, il s'en sort avec brio. Le voyage devient délirant quand il décide de s'acheter une voiture, où plutôt un corbillard (ou Meat Wagon) qu'il repeint en rouge (comme le montre l'affiche du film).
A partir de là, Antoine est autonome et se sent libre d'aller là où il veut, en dehors de sentiers battus et surtout là où on ne l'attend pas! Ses rencontres dans le New Orleans dévasté par l'innondation, dans le désert chez les Navajos sont fort émouvantes et très intéressantes sur cette division des races qui subsiste aux USA. On comprend ainsi mieux l'espoir qu'à fait naitre Obama pour toutes les minorités américaines.
Pour finir, Antoine arrive à Hollywood, la terre promise; et avec son "Meat Wagon" rouge flamboyant, il ne passe pas inaperçu! Et il est tellement discret qu'il arrive même à rentrer dans la propriété de George Clooney!!! Mais comme à son habitude, Antoine recentre son reportage sur les petites gens, et cet étonnant bonhomme qui a eu sa crise de la cinquantaine et qui vit maintenant sur la plage, avec trois fois rien, en attendant qu'il touche sa retraite. C'est là aussi qu'on voit un peu l'absurdité du système US (ou plutôt notre chance d'avoir la Sécu et les Assédic!!!). Mais Antoine de Maximy ne tombe pas dans le misérabilisme ou le pathétique, non, il nous montre une philosophie de la vie des américains qu'on soupçonnait absolument pas. Qu'ils soient chômeurs, indiens, blacks, mormon, (futur)prisonnier, ces gens sont bel et bien comme nous, et malgré les malheurs qu'ils traversent, ils nous montrent une foi indéfectible dans l'avenir, qu'il ne sont pas si fatalistes, qu'un avenir meilleur les attend, et que tout le consumérisme et l'aspect matériel outrancier de la société américaine est finalement peu de choses à leurs yeux.
Encore merci pour cette belle leçon d'humanité.

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Commentaires

1. Le jeudi 20 novembre 2008, 18:32 par Manu

Terrible, je savais pas qu'y avait un film, comme toi j'adore ses reportages, dès que ça sort je vais aller le voir !!!
Il s'est pas fait hébergé chez Paris Hilton ? :)

2. Le mercredi 3 décembre 2008, 00:00 par Manu

et donc je l'ai vu, et c'est effectivement génial, juste un peu court parfois... La balade à la nouvelle orléans est juste flippante !

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