Living Colour en concert au New Morning

living colourEn ce mercredi 5 Novembre 2008, jour de l'élection de Barack Obama, Living Colour (le groupe afro-américain de référence en rock fusion) donnait un concert au New Moring à Paris. En rentrant sur scène, Vernon Reid, le guitariste annonca: "This is a special day for us" et effectivement ce fût un concert spécial, voir exceptionnel.
Je suis fier de pouvoir dire: "I was there and, YES, WE CAN"!

Le New Morning était bien rempli (voire comble , mais comme j'étais au premier rang, difficile de dire!) et dès le premier morceau, chauffé à blanc. En effet, malgré la petite heure de retard sur l'horaire prévu, les Living Colour commencèrent donc par un tonitruant "Auslander". Même si Vernon Reid semblait très concentré (yeux clos) sur sa partitiion, Doug, Will & Corey ont très vite compris qu'ils n'étaient pas en terre étrangère et que nous étions conquis d'avance; et que quelque part, nous souhaitions fêter leur venue et par la même occasion l'élection d'Obama avec eux, car cela fait depuis plus de 20 ans que Living Colour milite pour une meilleure représentation des blacks dans la société américaine.
Le concert fût donc rythmé de quelques "YES WE CAN" et de référence à Obama dans certains morceaux.
Entre les chansons, Vernon Reid ou Doug Wimbish effectuaient des petites intermèdes musicales improvisées, servant d'introduction pour le morceau suivant. Et ce qui est bien avec Living Colour, c'est qu'il joue rarement les morceaux de façon identiques, ils ajoutent ici et là des breaks, des moments plus calmes ou au contraire des accélérations rendant ainsi chaque morceau presque unique. les morceaux "Type" et "Bi" ont dû durer chacun 10 bonnes minutes, voir le quart d'heure sur "Bi" car Doug Wimbish y a fait son solo de bass, en descendant parmi les spectateurs pour jouer (voir vidéo + bas). Je me suis donc retrouvé nez à nez avec Doug: un putain de moment de rock et de voir de si près un si bon musicien, se lâchant à fond (il joua même de sa basse avec les dents, à la Jimi Hendrix). Doug Wimbish étaot vraiment le feu-follet de la soirée, assurant une prestation extraordinaire.
DVD Live du concert de l'an passéLe chanteur Corey Glover, bizarrement coiffé d'un bonnet de type andin, avait le sourire goguenard. Il paraissait tel un nounours et lors des quelques accélérations dans les chansons ("Type", "This litlle pig" ou "Time's up"), il avait le don de se muter en un véritable ours épileptique. La puissance de sa voix et l'étendu de son chant m'a ébloui, surtout sur "Type" où il pu dévoiler tous les registres vocales en sa possession.
Vernon Reid quant à lui, guitariste versatile et parfois un peu facétieux, était en grande forme dans sa sobriété légendaire. Dès le deuxième morceau, il nous gratifia d'un très bon solo sur "Desperate people" et paradoxalement ce n'est qu'après un bon tiers des morceaux qu'il tomba son masque pour nous dévoiler sa joie de jouer sur scène.
Enfin, derrière ses fûts, Will Calhoun nous gratifia de 4 solos en un: tout d'abord sur un instrumental très electro dirigé par Vernon Reid, puis d'un deuxième solo de batterie plus traditionnel suivi d'un exceptionnel morceau avec ses éléments de batteries électroniques sur lesquels il se "samplait" afin de nous livrer un excellent morceau polyrythmique très electro. Enfin, la cerise sur le gâteau fut un final dans le noir complet, avec au bout de ses baguettes, des petites diodes afin que l'on visualise les mouvements effrénés de ses baguettes, tels des fils de lumières éphémères.
Bizarrement, Living Colour ne joua aucun morceau de leur dernier album "Collideoscope" mais jouèrent 3 morceaux de leurs prochain, devant sortir début 2009 et se nommant "the chair in the doorway". Ces morceaux furent très bien accueillis.
Lors de ce set, nous avons eu droit à 4 surprises. D'une part, ils nous jouèrent "Elvis is dead" avec un invité de marque, de passage à Paris: Zim Ngqawana, célèbre saxophoniste jazz (voir son site MySpace d'Afrique du Sud: sa prestation fût véritablement furieuse sur ce morceau déchainé. D'autre part, ce fût lors du rappel, alors que Will Calhoun avait cassé un de ses fût de batterie, Corey Glover chanta, accompagné par Vernon Reid à a guitare, d'un émouvant "Talkin' about Revolution" de Tracey Chapman. Corey Glover s'effondra même en larmes lors du deuxième refrain quand il changea les paroles en "this is quite like a revolution". Enfin, comme à leur habitude sur "Love rears its ugly head" ils ont invité un musicien parisen pour venir jouer au clavier (désolé, je n'ai pas retenu le nom).
Et pour finir le concert par une belle surprise, Vernon Reid nous annonça que c'était également l'anniversaire de Corey Glover et le public lui chanta à tue-tête un "happy birthday" (en version française, puis anglaise puis anglo-africaine!!!), comme quoi, Vernon avait raison, ce concert était vraiment spécial!

La set-list:

  1. Auslander
  2. Desperate people
  3. Middle man
  4. Pride
  5. Funny vibe
  6. Elvis is dead (avec Zim Ngqawana au saxophone)
  7. Type (incl. burning of the midnlight lamp?)
  8. Which way to America
  9. Method to the madness
  10. Deca-Dance
  11. This little pig
  12. Ignorance is bliss
  13. Glamour boys
  14. Bi
  15. Doug Wimbish (bass) solo
  16. Instrumental: Bless those
  17. Will Calhoun (drums) solo
  18. Never satisfied
  19. Times up
  20. Cult of Personality
  21. - rappel
  22. Talking about Revolution
  23. Love rears its ugly head (avec ... au clavier)
  24. Should I stay or should I go

Le solo d'Anthologie de Doug Wimbish:

(et on me voit de dos quand Doug s'en va dans la fosse...)
Quelques liens:

Commentaires

1. Le dimanche 16 novembre 2008, 10:23 par WeirdPorcupine

Hé you, you recognised my pseudo ! ! ! Excellente critique de ta part. La prochaine fois, please, la joue pas en solo, appelle-moi pour aller vivre un putain de moment de rock comme celui-ci. Quand j'ai vu le bassiste jouer dans la fosse, j'ai dit "purée, quelle communion", et "putain, il est beau ce musicos" en rigolant de bonheur devant son trip.
Bises.

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